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Qu’est ce qu’une auto école sociale ?

Le statut d’école de conduire associative est défini par la loi…. De part la loi, une auto-école sociale répond à une mission d’insertion. Les publics en difficulté qu’elle prend en charge sont définis par les politiques sociales : jeunes sans qualification, mère célibataire, rmiste ou chômeurs, nouvel arrivant, handicapés, apprentis etc. Le plus souvent, les difficultés en question se combinent: difficultés économique, sociales, comportementales, problèmes de santé ou d’addiction, d’isolement etc. L’action sociale de l’auto-école est par nature transversale, et ce pour une raison que reconnaissent tous les acteurs de l’action sociale, à savoir qu’une intervention efficace se doit d’être personnalisée et totalisante. En d’autres termes, il ne sert à rien de traiter le problème de la santé sans celui des revenus, le problème du travail sans celui du logement etc. Il va de soi que l’auto-école sociale ne peut être en mesure de répondre seule à l’ensemble de ces problèmes. Aussi son action dépend d’un réseau étroit de partenaires. Dans ce réseau, l’école de conduire joue le rôle d’une plate -forme d’orientation. Dans la mesure où chaque nœud du réseau de l’action sociale est déjà un pôle d’orientation (du pôle emploi aux différents services sociaux, des services sociaux au secteur de la santé etc.) on peut se demander ce qu’apporte de plus une auto-école sociale

1 ) Le temps

Le parcours d’insertion est long et semé d’embûches .Dans ce parcours, la préparation du permis sur un an, un an et demi, voire deux ans, offre à l’ensemble des travailleurs sociaux le temps d’une action en profondeur. Le fait est notable dans les clubs de prévention qui hébergent une auto-école sociale. La préparation du permis qui motive le jeune réduit considérablement les risques de « perte de contact ». L’intérêt pourrait être étendu aux missions locales qui connaissent la même difficulté à entreprendre un suivi régulier avec leur public cible.

2 ) La transversalité naturelle du projet

La préparation du permis nécessite des conditions minimales tant en matière de connaissance (de langue, des mathématiques, en logique, en spatialisation) qu’en matière de compétences physiques (santé, coordination des mouvements, comportements…).Motivé par le projet, l’apprenant se prête plus facilement aux différentes exigences dont il comprend le sens : une visite médicale, une consultation spécialisée, un cours d’alphabétisation etc.

3 ) La motivation

L’un comme l’autre de ces deux axes du travail social repose essentiellement sur la motivation de la personne en insertion qui s’avère soutenue dans le cadre d’un projet finalisé : l’obtention du permis de conduire. Ce rapide détour par l’action sociale d’une auto-école associative permet de mieux saisir les spécificités de la structure. En plus d’être financée par les services habilités à définir des publics en difficulté, l’auto-école sociale est inscrite dans un réseau de partenaires compétents : mission locale, pôle emploi, services sociaux de la ville ou du Conseil Général, réseau de santé, enseignement(association, CFA, AFPA, GRETA…).L’ensemble des partenaires de l’école de conduire sociale peut, à cette seule condition, entreprendre un suivi personnalisé du bénéficiaire. L’auto-école ne produit pas du permis pas cher, mais offre l’occasion d’un réel parcours d’insertion. Elle n’est pas un prestataire de service, mais devient un partenaire dans l’action

Extrait de l’article de Hélène PREVOT-HUILLE socio-anthropologue CETCOPRA, administratrice FARE 2009

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